Dans la longue liste des nuisibles possibles pour votre plante, les tétranyques sont certainement dans le top 5 des plus ennuyeux et difficiles à repérer. Les tétranyques, également appelés « spint » dans les pays néerlandophones, sont des animaux minuscules appartenant à la classe des arachnides, dont font partie les tiques, les acariens et les araignées. Malgré leur nom, les tétranyques ne sont pas de véritables araignées mais appartiennent à la famille des acariens et partagent des caractéristiques similaires car ils peuvent tisser des toiles pour protéger leurs œufs et leur fournir un abri. Un petit touche-à-tout, petit et incognito comme un acarien, avec la mobilité et les talents de tissage des araignées, mais exclusivement végétarien.

Cela les rend donc très compétents pour parasiter les plantes d'intérieur, et c'est la raison pour laquelle nous les trouvons souvent dans nos maisons. Une plante peut supporter quelques tétranyques, mais la population peut rapidement s'étendre et votre ami vert finira par succomber à l'infestation. Les acariens ont tendance à percer les cellules des plantes pour aspirer la chlorophylle, épuisant ainsi la santé et la capacité photosynthétique, avec pour résultat des maladies visibles et éventuellement la mort.

Pour vous informer sur la manière d'éviter ce sort désastreux pour vos plantes d'intérieur, je vais écrire un petit article de blog sur la façon de repérer les tétranyques et de les contrôler et de les combattre. Commençons par quelques signes d'infection.

Attraper les tétranyques sur le fait

Les tétranyques sont extrêmement petits et presque impossibles à voir à l'œil nu. Nous devons donc identifier les dégâts qu'ils causent. Leurs petites toiles et leurs capsules d'œufs peuvent cependant être visibles lorsque la population augmente. Nous avons eu de la chance dans notre serre et n'avons pas eu d'infestation d'acariens depuis longtemps, donc des photos personnelles ne peuvent pas être fournies. Cependant, j'ajouterai quelques photos que j'ai trouvées en ligne pour donner un peu de contexte. Allons-y alors !

Lorsque les tétranyques sucent la chlorophylle des cellules végétales individuelles, les blessures qu'ils laissent sont souvent de petits points, qui peuvent être jaunes ou pâles. Ces points sont plus susceptibles d'être visibles sur la face inférieure de la feuille, le long des nervures principales et latérales. La décoloration générale de la feuille est un phénomène courant lorsque les tétranyques infestent la plante, car de plus en plus de minuscules perforations rendent la plante difficile à rester verte et saine. Outre ces marques de morsure, les acariens produisent également des toiles pour se protéger et protéger leur progéniture (œufs et nymphes). Ces toiles peuvent être l'identifiant le plus important lors du diagnostic des tétranyques. En plus des marques, elles apparaîtront là où se trouvent les acariens, souvent sur le dessous des feuilles, mais s'élargiront et se propageront à mesure que la population augmente. Si le nombre atteint des niveaux extrêmes, toute la feuille et même la plante peuvent être recouvertes de cette toile. Si vous avez un bon œil, vous pourrez même repérer les bestioles marchant à la surface, elles apparaîtront comme de petits points mobiles, souvent blancs ou rouges, mais cela dépend de l'espèce.

Donc, pour faire court : recherchez des pointillés sur les feuilles et de minuscules toiles sur le dessous .

Gauche : pointillé sur Philodendron El Choco Red // sangle sur Ficus lyrata

Pointillés/Décoloration sur Philodendron glorious

Démêler les toiles : lutter contre les tétranyques

Comme pour la plupart des parasites, il existe une multitude de moyens de les combattre, avec des taux de réussite variables. Pour éviter que votre plante ne soit asphyxiée par les tétranyques et leurs toiles, commençons par vous donner quelques méthodes pour les combattre :

• La guerre chimique : Personnellement, je pense que les produits chimiques sont dépassés et ne doivent être utilisés qu'en dernier recours, ils sont mauvais pour la santé et nécessitent beaucoup de ressources pour être produits. Cependant, si les autres options ne fonctionnent pas, elles peuvent être d'une grande aide. L'insecticide 'Spinosad' peut vous donner les résultats escomptés, mais suivez attentivement les instructions sur le flacon pour ne pas endommager votre plante elle-même. La guerre chimique ne doit jamais être combinée avec des solutions naturelles, car elles tueraient également les insectes utiles.
• Isolation : La première chose à faire pour repérer les tétranyques (ou tout autre ravageur) est d'isoler les plantes infectées des plantes saines. De cette façon, vous pouvez contrôler la propagation et protéger vos plantes non infectées contre les attaques. En regroupant toutes les plantes infestées par les tétranyques, elles seront plus faciles à traiter.
• Huiles et savons : Si vous n'êtes pas un grand adepte des traitements chimiques, comme moi, les huiles et savons naturels peuvent être une bonne option. L'huile de neem agit spécifiquement comme un insecticide naturel, perturbant le cycle de vie des acariens. Lorsque vous achetez de l'huile de neem, lisez attentivement les instructions et suivez-les à la lettre. Il est important de diluer la substance avant de l'appliquer en spray sur l'ensemble de vos plantes. Concentrez-vous sur le dessous des feuilles, car c'est là que les acariens aiment se cacher. Répétez le processus tous les 7 à 10 jours jusqu'à ce que l'infestation soit sous contrôle. Il en va de même pour les savons verts, ceux que vous utiliseriez pour éliminer les taches vertes sur votre carrelage. Ces deux substances peuvent réduire considérablement le nombre d'araignées rouges, mais veillez à les tester sur une plante avant de les pulvériser sur tout, pour tenir compte des effets indésirables.
• Insectes prédateurs : c'est sans aucun doute celui que je suis le plus impatient d'expliquer ! Dans la nature, les insectes prédateurs contrôlent les nuisibles en se nourrissant régulièrement de leurs populations. Dans le cas des tétranyques, nous avons plusieurs options (ou combinaisons) que vous pouvez essayer. Les acariens prédateurs comme Phytoseiulus persimilis et Neoseiulus californicus chassent les stades jeunes et adultes de l'infestation d'acariens et peuvent réduire considérablement leur nombre et aider à protéger vos plantes contre une invasion. Ces prédateurs peuvent être utilisés en combinaison avec des cécidomyies comme Feltiella acarisuga pour rendre le traitement encore plus efficace, ou lorsque l'infestation d'acariens est très extrême. Avoir plus de prédateurs lorsque la population est élevée n'est jamais une mauvaise idée. Pour plus d'informations et les options de vente de ces insectes bénéfiques, nous vous dirigeons vers notre boutique en ligne ou le site Web de Koppert.com.
• Prévention : Les plantes saines résistent mieux aux infestations, mais les plantes d'intérieur en pot sont extrêmement sensibles aux parasites dans tous les cas. La meilleure façon d'essayer de les tenir à distance est de garder vos compagnons verts aussi sains que possible. En arrosant régulièrement et en leur fournissant suffisamment de soleil, les risques d'infestations d'araignées rouges devenant incontrôlables devraient être rares. Un nettoyage périodique des feuilles, pour éviter l'accumulation de poussière, peut également être très utile. En particulier pour les araignées rouges, fournir un environnement très humide autour des plantes peut être d'une grande aide. En effet, les acariens préfèrent les conditions chaudes et sèches, donc en ne leur fournissant pas ce type d'habitat, il y a une chance qu'ils n'envahissent pas vos plantes d'intérieur bien-aimées.

Bataille gagnée, qu'en est-il de la guerre ?

En suivant ces conseils, l'infestation d'araignées rouges devrait être maîtrisée. La bataille est gagnée, mais n'oubliez pas de surveiller régulièrement vos plantes pour vous assurer que les bestioles ne reviennent pas en plus grand nombre. La guerre contre les nuisibles fait toujours rage, surtout en ces années de réchauffement climatique. Gardez les yeux ouverts et soldats prêts, nous vous souhaitons bonne chance sur le champ de bataille permanent de la lutte antiparasitaire.

Senne Note - Biologiste des amoureux des plantes